Bois d’harmonie
La forêt du Risoud recèle un bois d’harmonie d’exception. Située dans le massif du Jura, au Nord du Brassus et du Sentier…
Bois d’harmonie
Epicéa d’exception répondant à des critères très rigoureux
Appelé aussi bois de résonance, il sert en particulier à la construction des tables d’harmonie des instruments à cordes.
N’importe quel épicéa ne peut se targuer d’être qualifié de « bois d’harmonie ».
Pour obtenir un veinage le plus serré et tonique possible (garant d’un rapport poids-résistance optimal), il doit avoir poussé dans des conditions climatiques rudes, en croissance lente. Donc plutôt en altitude, sur un sol relativement aride.
Il faut également veiller à ce qu’il ait poussé droit, contrairement à la grande majorité de ses congénères qui vrillent.
Les condition doivent aussi être réunies pour qu’il ait eu à chercher la lumière en hauteur ; de cette façon, il présentera moins de branches basses et par conséquent moins de nœuds dans la grume. Des branches qui poussent vers le bas sont un plus : la neige se sera moins accumulée dessus, évitant d’infliger des tensions indésirables dans le bois.
Le bois du Risoud
Bois de résonance par excellence
La forêt du Risoud
La forêt du Risoud recèle un bois d’harmonie d’exception. Située dans le massif du Jura, au Nord du Brassus et du Sentier, au bout du Lac de Joux, son épicéa de résonance a déjà été apprécié par plusieurs générations de luthiers de par le Monde. Sa qualité hors norme en fait un must dans la construction de tables d’harmonie des instruments à cordes.
Un épicéa de résonance n’est pas abattu comme un autre. Il ne sera pas prélevé dans le but d’une rentabilité, d’un marché éventuellement juteux, mais uniquement lorsque le fait de sa disparition devient bénéfique à ses congénères. Un arbre sur 10’000 environ est destiné à la lutherie et seuls un ou deux arbres sont prélevés par année dans le Risoud. C’est dire la noblesse de ce matériau plusieurs fois centenaire!
Acquisition DB Guitars
Plusieurs raisons m’ont poussé à en obtenir toute une bille.
Premièrement, la qualité indéniable de la matière. Ensuite, le fait d’employer un grand nombre de pièces d’un même arbre pour mes tables d’harmonie me permet d’avoir une constante dans mes réalisations. Je suis plus à même, dans ma quête « du » son, de saisir l’incidence des autre données de la construction.
J’ai eu l’honneur de faire l’acquisition d’une bille d’exception de 325 ans environ, cueillie dans cette forêt mythique du Risoud.
Débusquée par l’extraordinaire cueilleur d’arbres Lorenzo Pellegrini, elle a été abattue au mois de novembre, en respect du calendrier lunaire. Aussitôt écorcée (à la main plutôt que mécaniquement), elle a été débitée sur place en longueurs utiles, puis chaque rondin a été fendu en huit (et non pas scié – ce qui aurait contrarié la fibre). Entreposées en milieu ventilé mais abrité des intempéries, les pièces ont attendu la suite de leur débitage, puis un long processus de séchage naturel……
…en attendant le moment où, réincarnées
en table d’harmonie, elles reprendront vie
entre les bras d’un guitariste …
325 ans
C’est l’âge qu’indiquent les cernes (cercles de croissance) de l’épicéa. Un âge qui nous ramène à l’époque de Louis XIV
Ca nous remet directement à notre place de simple humain! En effet, l’apparition de cet épicéa remonte à 1685: contemporain de Georg Friedrich Händel et Jean Sebastien Bach, voilà qui force le respect!
Débitage
Un matériau noble
Qu’il s’agit de traiter avec soin et respect.Le processus de débitage, long et astreignant, exigeant une attention de tous les instants.
Immédiatement après l’abattage, la grume est écorcée puis tronçonnée en segments de longueurs prévues pour les tables d’harmonie. Chaque tronçon est directement fendu en 8.
Suit, après quelques semaines, le travail le plus minutieux: sélectionner pour chaque quartier les endroits susceptibles d’être les plus intéressants, en évitant les noeuds, fentes et défauts identifiables. Il faut en outre impérativement veiller à ce que les pièces soient sciées sur quart, afin que les veines, verticales, assurent une solidité maximale aux tables d’harmonie.
Exploiter le bois au maximum
Les chutes sont nombreuses
Il y a en effet beaucoup de «déchet»: noeuds cachés, poches de résine et traces de bleuissement rendent une grande partie du bois impropre à la réalisation de tables d’harmonie de qualité supérieure.Il s’agit, dans ces chutes, de dégager les plus belles pièces, qui serviront à confectionner les barrages qui seront collées et sculptées sous la table……pour que continue de vivre l’arbre, réincarné en instrument.